L’effet du tabac sur le succès ou l’échec d’un implant dentaire reste une des questions les plus discutées en implantologie. La plupart des chirurgiens refusent purement de poser des implants dentaires chez les gros fumeurs, car le risque d’échec est particulièrement important. Le tabagisme a été longtemps suspecté d’être associé à plusieurs maladies parodontales, perte d’os, perte de tissus, perte de dents et plein d’autres complications. C’est exactement ce que nous allons vous expliquer dans cet article.
Un processus de cicatrisation très long
Le premier effet du tabac pendant l’implantation dentaire est sans aucun doute le temps de cicatrisation post intervention. En réalité, cela est dû principalement à la présence de monoxyde de carbone présent dans la cigarette. À noter également que la cigarette contient plus de 4000 substances différentes. En effet, le monoxyde de carbone entraîne une diminution de l’oxygénation des tissus impactant la microcirculation sanguine. En d’autres termes, il ralentit la cicatrisation.
Et si le monoxyde de carbone a une incidence sur la cicatrisation post-opératoire, de son côté la nicotine n’est pas en reste. Celle-ci vient, en plus, diminuer le flux sanguin et contracter tous les vaisseaux. À elle seule, elle constitue un second facteur nocif pour le processus de cicatrisation de l’implant dentaire.
Une augmentation exponentielle des infections après l’intervention
Malgré les progrès technologiques spectaculaires en implantologie dentaire, les fumeurs sont, depuis toujours, à risque de développer plusieurs infections pendant et après la pose d’implants. Au moment de la pose, des bactéries risquent de s’infiltrer dans la plaie. Parallèlement au processus de cicatrisation ralenti, le risque d’infection primaire est très important. De même, le système immunitaire des fumeurs est affaibli. Cela augmente alors le développement des infections buccales. On peut donc dire que la pose d’implant peut échouer dès le départ.
Le développement et la progression de la parodontite
De nombreux facteurs mettent en évidence le rôle du tabagisme sur le développement et la progression de la parodontite. D’ailleurs, plusieurs études ont réussi à mettre en évidence cette relation. De ce fait, il est essentiel chez les fumeurs d’avoir une bonne hygiène bucco-dentaire. Il s’agit, en d’autres mots, d’une inflammation critique du parodonte. Quand les symptômes commencent à apparaître, plusieurs patients fumeurs perdent leurs implants dentaires. Pour les non-fumeurs, la durée de vie des implants dentaires est toute la vie.
De plus, le tissu conjonctif chez ces personnes se reforme normalement autour de l’implant et l’os. Quand on parle de gros fumeurs, les cellules qui composent ce tissu sont nettement moins actives. Il en est de même pour la période de récupération et de cicatrisation. En outre, le fait de consommer du tabac favorise la formation de tartre et de plaque dentaire. Ces derniers engendrent, dans la majorité des cas, une perte osseuse autour de l’implant.
Une contre-indication et risque de rejet d’implant dentaire
Chez les fumeurs, les actes de chirurgie dentaire et l’implantologie sont contre-indiqués. En dehors des éventuels problèmes de surinfections, ces patients ont de fortes probabilités de rejet de l’implant. À titre informatif, le pourcentage de succès en implantologie est de 98% pour les non-fumeurs. Toutefois, ce pourcentage tombe à 50% pour les gros fumeurs. Au prix des implants, cela peut également coûter très cher en vue des multiples traitements nécessaires avant l’opération.
Pour envisager une pose d’implant, un fumeur doit cesser de fumer 3 à 6 mois avant l’intervention. Cela joue un rôle prépondérant dans la réussite de l’acte chirurgical afin de normaliser la vascularisation des capillaires sanguins. Il devra également poursuivre son sevrage après l’implantation. Bien évidemment, tous les soins ne sont pas à proscrire ! Avant l’implantologie, on soigne les caries, les parodontites, le tartre, les infections, etc.